Intégration imminente de Madagascar dans la liste grise du GAFI : des conséquences très lourdes pour l'économie
Le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM), souhaite attirer l’attention des hautes autorités politiques sur l'urgence absolue de faire adopter sans délais l’avant-projet de Loi contre le blanchiment de capitaux, puisque nous avons jusqu’à la fin du mois de septembre 2023 avant le basculement de Madagascar dans la liste grise du GAFI.
L’Etat de droit qu’est Madagascar mérite une législation renforcée en ce domaine et nous y sommes également contraints pour nous mettre à niveau sur la scène internationale.
La révision de l'actuelle Loi n°2018-043 SUR LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME, adoptée en 2019, est impérative pour assurer la conformité aux quarante (40) recommandations du Groupe d'Action Financier (GAFI), qui sont les standards de normes internationales en matière de lutte contre les blanchiments de capitaux et financement du terrorisme. Cette mise en conformité est incontournable pour favoriser des pratiques commerciales internationales saines. Pour respecter ces recommandations et mettre en pratique les dispositions de l'article 12 de la Loi actuelle, il convient d’améliorer la transparence et la traçabilité des relations économiques et ce afin d’éviter la création d'entités fictives ou de façade.
Le GEM tient à alerter sur les conséquences néfastes que pourrait entraîner l'inclusion de Madagascar dans la liste grise du GAFI. Cette liste grise est une classification des pays qui sont considérés comme présentant des risques élevés en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
Il est à noter que Madagascar est depuis 2018 en risque « suivi renforcé » qui correspond au niveau de risque précédent la « liste grise ».
Dès 2021, le rapport annuel du comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) a rappelé que l’inscription dans la liste grise entraînera des répercussions sur l’économie malgache déjà fragilisée.
En effet, être placé sur la liste grise mettrait en péril la crédibilité du pays sur la scène internationale, décourageant ainsi les investisseurs nationaux et étrangers. Cette situation porterait atteinte à notre réputation en matière de bonne gouvernance économique et financière. Par conséquent, cela aurait pour effet d'entraver sérieusement notre développement économique en dissuadant les flux d'investissements essentiels pour la croissance du pays.
Madagascar mérite un environnement économique sain et une transparence financière exemplaire, propice à la création d'emplois et à l'amélioration des conditions entrepreneuriales.
Antananarivo, le 29 Septembre 2023